L’imposture Stéphane Hessel mise en pièces, par Guy Milliere

L’un des indices les plus navrants de l’état de déchéance intellectuelle, culturelle, et morale dans lequel est tombé ce pays est sans aucun doute le succès qui a été accordé à un non-livre, composé d’une poignée de mots stériles, porteurs d’une pensée absente.
Et ce succès a été immense. Il se poursuit jusqu’à ce jour.

Il a consacré un mot : l’indignation. Celle-ci n’implique pas nécessairement de trépigner sur place : elle peut consister apparemment à venir camper sur une place publique en disant qu’on s’indigne. Elle peut consister aussi seulement à adopter une posture. Elle n’implique pas d’analyse, pas de connaissance, pas de savoirs particuliers.

Elle n’implique pas même qu’on s’indigne de sujets qui mériteraient réellement l’indignation, voire davantage, comme les souffrances bien réelles des Kurdes, des Coptes d’Égypte, des Africains du Sud-Soudan ou du Darfour. Elle permet l’indignation sélective, celle qui permet de pratiquer l’antisémitisme à la mode, et le seul racisme toléré aujourd’hui en Europe occidentale : celui qui s’applique aux Juifs Israéliens.
Elle permet, même, d’approuver des pratiques qu’on réprouve lorsqu’elles s’exercent sur le sol européen : le terrorisme, par exemple, qui, dès lors qu’il est pratiqué par des Arabes contre des Juifs du côté de Jérusalem, devient follement exaltant.

Grâce à ce non-livre, l’indignation a son livre de chevet. Et, pour que le futur indigné ne se trompe pas, la couverture porte le mode d’emploi : « Indignez-vous ! » Il s’en est apparemment vendu plus de deux millions de co­pies. Il se lit en dix mi­nutes et s’oublie in­stantanément, bien qu’il laisse dans l’es­prit des traces très sa­lissantes.
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