La France meurt de l’hégémonie marxiste, by Guy Milliere

Voici une dizaine de jours, c’était le premier anniversaire de la présidence de François Hollande. Triste anniversaire.

Ceux qui voudraient mettre quoi que ce soit à l’actif du « Pré­sident normal » auraient bien des difficultés à trouver quoi citer. L’endettement du pays continue à se creuser. Les chiffres du chômage poursuivent leur ascension. Les pauvres se multiplient, comme toujours lorsque les socialistes sont au pouvoir. Les projets fiscaux les plus ineptes énoncés lors de la campagne électorale n’ont pas vu le jour, mais la fiscalité ne s’en est pas moins trouvée alourdie. L’ombre de la duplicité et de l’hypocrisie, qui s’est déployée avec l’affaire Cahuzac, ne cesse de projeter ses effets de délégitimation.

C’est sur ce fonds malsain que se sont déroulé les manifestations contre la seule « réforme » que François Hollande ait vraiment menée jusqu’au bout : celle du mariage.

La dimension de destruction de la famille qui s’y love a suscité un vaste mouvement de rejet qui n’aurait sans doute pas acquis cette ampleur s’il n’avait pris appui sur une inquiétude plus large.

En sa grande majorité, la population française perçoit que le pays est en déclin et que le déclin s’accentue jusqu’à ressembler à une maladie en phase terminale.

La perception du déclin, visible dans tous les sondages, s’accompagne d’un désarroi, d’une angoisse, d’une dépression collective tout à fait explicables.

Sans doute parce que nous sommes au printemps, certains ont vu dans les réactions de dé­sarroi, d’angoisse et de dépression collective les traces d’un « printemps français ». J’aime­rais penser qu’ils ont raison, mais je dois dire que je suis circonspect.

Il ne se dessine, en effet, aucun sursaut, aucune esquisse de perspective.

Les gens de gauche pensent, pour la plupart, que François Hollande n’est pas assez à gauche, autrement dit qu’il n’a pas été assez loin dans la progressivité fiscale, et ils sont plus que jamais enferrés dans la débilité envieuse qui les conduit à considérer qu’il suffit de s’en prendre aux plus entreprenants pour que tout aille mieux. Nombre de gens de droite sont porteurs de propositions teintées des mêmes idées stupides.

Les explications de l’évolution économique planétaire, des paramètres de la globalisation, de la croissance qui se poursuit ailleurs sur la planète, et qui ne déserte que le continent européen, sont absentes.

Le vieillissement accéléré que connaît l’Europe, les incitations qui sous-tendent les flux migratoires complexes qui strient celle-ci et en font fuir les porteurs de capital intellectuel, ne sont jamais évoqués.

La France, comme une part majeure du continent européen, est soumise au règne absolu d’une hégémonie marxiste, anticipée par le communiste italien Antonio Gramsci dans les années 1930. Gramsci pensait que le capitalisme, dans la première moitié du XXe siècle, était en position hégémonique. Il préconisait une longue marche des adeptes du dogme marxiste dans toutes les institutions, jusqu’à ce que l’hégémonie capitaliste soit remplacée par une autre hégémonie, marxiste cel­le-là.

Il précisait que, lorsque cette hégémonie marxiste serait en place, une irréversibilité serait atteinte. Tous les débats alors, disait-il, auraient lieu au sein de l’hégémonie marxiste ainsi instaurée et sur son horizon. Toute possibilité de raisonner à l’extérieur de l’hégémonie marxiste serait condamnée à être marginalisée. Des mouvements de colère contre l’hégémonie marxiste instaurée pourraient encore exister, mais ils ne pourraient plus se doter des paramètres indispensables pour constituer une alternance.

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L’imposture Stéphane Hessel mise en pièces, par Guy Milliere

L’un des indices les plus navrants de l’état de déchéance intellectuelle, culturelle, et morale dans lequel est tombé ce pays est sans aucun doute le succès qui a été accordé à un non-livre, composé d’une poignée de mots stériles, porteurs d’une pensée absente.
Et ce succès a été immense. Il se poursuit jusqu’à ce jour.

Il a consacré un mot : l’indignation. Celle-ci n’implique pas nécessairement de trépigner sur place : elle peut consister apparemment à venir camper sur une place publique en disant qu’on s’indigne. Elle peut consister aussi seulement à adopter une posture. Elle n’implique pas d’analyse, pas de connaissance, pas de savoirs particuliers.

Elle n’implique pas même qu’on s’indigne de sujets qui mériteraient réellement l’indignation, voire davantage, comme les souffrances bien réelles des Kurdes, des Coptes d’Égypte, des Africains du Sud-Soudan ou du Darfour. Elle permet l’indignation sélective, celle qui permet de pratiquer l’antisémitisme à la mode, et le seul racisme toléré aujourd’hui en Europe occidentale : celui qui s’applique aux Juifs Israéliens.
Elle permet, même, d’approuver des pratiques qu’on réprouve lorsqu’elles s’exercent sur le sol européen : le terrorisme, par exemple, qui, dès lors qu’il est pratiqué par des Arabes contre des Juifs du côté de Jérusalem, devient follement exaltant.

Grâce à ce non-livre, l’indignation a son livre de chevet. Et, pour que le futur indigné ne se trompe pas, la couverture porte le mode d’emploi : « Indignez-vous ! » Il s’en est apparemment vendu plus de deux millions de co­pies. Il se lit en dix mi­nutes et s’oublie in­stantanément, bien qu’il laisse dans l’es­prit des traces très sa­lissantes.
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